Notre stage botanique dans le Vercors
Chaque année au mois de mai, nous organisons un stage botanique dans le Vercors, auquel les passionnés de plantes médicinales et comestibles, ainsi que les naturopathes, pharmaciens, préparateurs en pharmacie, herboristes amateur, etc, peuvent participer. Nous organisons ce stage dans le gite de la ferme de Lente, un gite situé dans le village de Lente, en plein cœur du Vercors, autour de 1000 mètres d’altitude.
Au cours de ce stage qui dure une semaine, vous êtes logés et nourris, et nous vous apprenons les plantes sur le terrain. Nous vous montrons des plantes en vous expliquant leurs vertus en phytothérapie herboristerie. Nous cuisinons aussi près de 60 plantes comestibles, que nous ramassons lors de nos sorties botaniques.
Le Vercors, une grande richesse botanique
Lors de notre stage botanique dans le Vercors, nous explorons de nombreux biotopes. Déjà, le Vercors est une région privilégiée, qui comprend des parties de l’étage collinéen, vers 700 à 900 mètres d’altitude. A ce niveau, on rencontre des plantes communes en plaine et en moyenne montagne, comme l’aspérule odorante, la bardane, les épinards sauvages, la reine des prés, le tussilage ou encore diverses espèces de menthes, de prêles ou d’ombellifères (angélique, égopode, berce, etc.).
Et lorsqu’on monte au delà de 1000 mètres, on se retrouve parmi les hêtres, les sapins et les épicéas, dans une flore typiquement montagnarde. Ce sera alors le règne du framboisier, des dentaires, des pétasites, de l’érine des Alpes ou encore des alchémilles.
Lorsque nous basculons au Sud du col de Rousset, c’est un tout autre univers botanique qui nous attend. Nous sommes alors orienté vers le Sud et vers un climat beaucoup plus chaud. Lorsque nous faisons la balade botanique au départ de Chamaloc, un petit village de producteurs de Clairette de Die, nous rencontrons le thym, la lavande aspic, l’hélichryse stoechade, le laser de France ou encore le magnifique glaïeul des moissons. Nous sentons l’influence méditerranéenne avec les forêts de chênes pédonculés, entrecoupées de forêts de pins sylvestres.
Cette richesse botanique, nous la mesurons pleinement lorsque nous voyons la diversité d’orchidées qui poussent dans cette région. Nous y rencontrons d’ailleurs nombre d’espèces rares et protégées, dont le mythique sabot de Vénus, avec lequel nous élaborons un élixir de sabot de Vénus sans cueillir la fleur.
Notre stage botanique dans le Vercors et les champignons
Ce n’est pas parce que nous faisons des sorties botaniques que nous passons sous silence les champignons que nous pouvons trouver. Surtout que nous pouvons tomber sur le tricholome de la Saint Georges ou encore sur les morilles, des champignons de printemps extraordinaires.
Il arrive parfois que nous trouvions un kilo de morilles durant une sortie de notre stage botanique. Cela nous permet de déguster le soir de bons plats, préparés avec ces champignons, et agrémentés d’ail des ours, de jeunes pousses d’égopode ou encore d’épinards sauvages.
Et côté cuisine, ce sont les stagiaires qui s’y collent pour apprendre, sous la houlette de notre collègue cuisinier et ancien formateur en cuisine, Patrice Patelli.
Et si nous nous tournons vers le tricholome de la Saint Georges, considéré comme l’un des meilleurs comestibles, ce sont parfois des paniers pleins que nous ramenons au gite.
Un panier plein de tricholomes de la Saint Georges
Au cours de notre stage botanique dans le Vercors, vous profiterez donc également des saveurs de champignons comestibles remarquables.
Découvrir et préparer des plantes médicinales
Au cours de notre stage botanique dans le Vercors, vous apprendrez de nombreuses plantes médicinales sur le terrain. Nous rencontrons effectivement de très nombreuses plantes, que vous pouvez cueillir pour réaliser des macérations hydro alcooliques ou glycérinées, des macérations huileuses, des élixirs floraux, ou même des plantes tout simplement à sécher.
Les plantes à utiliser en macération hydro alcoolique ou dans le glycérol végétal seront surtout des plantes à utiliser par voie interne. Vous pourrez ainsi préparer le pissenlit, l’ortie fraiche, la racine de bardane, le thym, la berce, le gléchome à feuilles de lierre, la jeune pousse d’achillée millefeuille. Vous pourrez aussi réaliser des macérats de mélisse officinale ou encore de menthes (menthe à feuilles rondes, menthe des champs ou menthe aquatique) et d’angélique sylvestre, par exemple.
Vous pourrez aussi utiliser l’aspérule odorante, à condition de la faire sécher préalablement, car c’est une fois séchée qu’elle développe toutes ses propriétés médicinales.
De même, vous pourrez utiliser des bourgeons, à ramasser avec conscience et parcimonie, pour ne pas dépouiller tout un arbuste. Et dans le Vercors, il y a du choix, avec le cornouiller sanguin, l’aubépine, le framboisier, le hêtre, le bouleau, le frêne, le myrtillier, le viorne ou encore le sorbier. Attention, pour les bourgeons, on n’utilise que les matières végétales fraiches. On recommande à nos participants de les transformer le jour même.
Souvent, les participants de notre stage botanique réalisent entre 20 et 30 préparations hydro alcooliques.
Et concernant les macérations huileuses, vous pouvez en réaliser avec les fleurs d’hélichryse ou de la pâquerette. Vous pourrez aussi employer la partie aérienne du bugle rampant, les feuilles de lierre grimpant ou encore la fleur de scabieuse, dont on dit qu’elle rend la peau radieuse.
Enfin, outre l’aspérule odorante qu’on peut faire sécher aussi pour des infusions, vous pourrez également sécher par exemple la prêle des champs, qu’on trouve en abondance dans le Vercors.
Vous apprendrez également comment on prépare des racines, des écorces, des feuilles, des graines ou des fleurs. Selon les parties de la plante, il faut parfois hacher ou couper la matière végétale à macérer, pour une meilleure efficacité d’extraction des matières actives. Une plante herbacée n’a pas besoin généralement d’être hachée, alors qu’une plante plus ligneuse doit être coupée.
Enfin, vous découvrirez des plantes médicinales aux vertus diurétiques, pulmonaires, immunitaires, fébrifuges, calmantes ou encore amincissantes. Et nous vous montrerons certains risques de confusions, comme par exemple entre la gentiane, qui favorise la digestion, et le vérâtre, une plante très dangereuse.
Voici un petit aperçu de ce qu’on trouve dans une sortie de notre stage botanique, au départ de la chapelle en Vercors, au travers de cette vidéo de notre chaîne YouTube :
Et que cuisinons nous comme plantes ?
Au cours de notre stage botanique dans le Vercors, nous cuisinons couramment une soixantaine de plantes comestibles. Parmi les plus appréciées, citons les épinards sauvages, ou chénopode du bon Henry. Le bon roi Henri IV en recommandait la consommation. Mais nous pouvons aussi déguster de l’ail des ours, si bon en pesto, ou encore la fameuse soupe d’orties. Nous pourrons même récolter des fleurs de bourrache, à la saveur d’huître. Ces fleurs, nous les retrouvons échappées d’un potager dans la balade au départ de Chatillon en Diois, sur le chemin de Jean Giono.
L’ortie peut aussi être consommée en tarte, comme la berce ou la feuille de mauve d’ailleurs. Et de nombreuses plantes aromatiques se prêtent aux plats de résistance, en particulier le laser de France. Cet aromatique est excellent antidépresseur et il se révèle particulièrement savoureux, qu’il soit frais ou séché réduit en poudre.
De nombreuses autres plantes possèdent des saveurs de légumes, comme le silène enflé à saveur de petit pois frais, le plantain au goût de champignon et la pimprenelle, à saveur de concombre. Ces plantes sauvages peuvent servir à faire des salades de feuilles de pissenlit aromatisées aux saveurs des prés, et égayées de fleurs de sauge des prés.
De même certaines plantes sont utilisées comme succédané, par exemple la racine de benoite dont l’arôme rappelle le clou de girofle, ou le polypode vulgaire à saveur réglissée, et même l’anthyllide des montagnes, au parfum de framboise.
Bien évidemment, ce que nous consommons cru en salade le soir lors de notre stage botanique dans le Vercors, nous le lavons à l’eau vinaigrée. Cela permet d’éviter tout risque sanitaire avec l’échinococcose véhiculée par les renards, ou la douve du foie liée au chevreuil ou aux moutons.
En dessert, nous explorons volontiers tout le potentiel des fleurs de sureau et des fleurs d’acacia. Nous en préparons notamment en beignets absolument délicieux. Les desserts des repas de notre stage botanique du Vercors sont souvent dignes d’un restaurant gastronomique.
Dans le cadre de notre stage botanique dans le Vercors, nous montrons aussi comment faire du vin de sureau, en faisant macérer des fleurs de sureau dans le vin rouge, le vin rosé ou le vin blanc. Cela adoucit considérablement la saveur du vin et lui donne des vertus médicinales fébrifuges et antivirales.
Avec l’aspérule odorante, on peut aussi confectionner un excellent vin apéritif, que les Alsaciens et les Mosellans appellent le vin de mai ou Maitrank. Voici en vidéo comment on peut réaliser cette boisson excellente, à effet calmant et diurétique :
Quels élixirs floraux pourrons nous préparer ?
Durant le stage botanique dans le Vercors, nous pouvons croiser nombre des fleurs utiles sous forme d’élixir floraux. parmi les élixirs que nous réalisons le plus souvent, nous citerons le hêtre ou beech, le chêne ou oak, le noyer ou walnut, le pommier sauvage ou crab apple. Nous les réalisons généralement sans cueillir la fleur, comme nous l’avons fait par exemple pour le charme ou hornbeam, dont voici une vidéo de sa préparation, en compagnie d’élèves de notre école de naturopathie :
Cette technique de réalisation sans cueillir la fleur nous permet de préparer des élixirs de fleurs rares, interdites à la cueillette. Ainsi, nous produisons des élixirs mères de sabot de Vénus, de primevère auriculée ou encore de tulipe sauvage, des plantes rares et emblématiques du Vercors.
Par ailleurs, le Vercors étant un espacé très peu pollué, les élixirs mères que nous pouvons y produire sont tous certifiés issus de l’agriculture biologique.
En général, les participants de notre stage botanique dans le Vercors repartent souvent avec deux ou trois flacons d’élixirs mères réalisés sur place.
Pour participer à ce stage botanique dans le Vercors
C’est très simple, il suffit de nous envoyer un mail à aemn.altardif@orange.fr ou de nous appeler au 06 83 34 84 76 pour obtenir le programme et le bulletin d’inscription.
Et si vous avez de la chance, vous pourrez peut être tomber sur un troupeau de cerfs, comme dans cette vidéo, prise des fenêtres de la Ferme de Lente :
Et pour aller plus loin
Pour compléter le stage botanique dans le Vercors, vous pouvez aussi vous inscrire à notre stage botanique en Haute Maurienne.
Vous pouvez également vous abonner à notre chaîne YouTube, qui comprend déjà plus de 400 vidéos de plantes médicinales et comestibles.
Nous vous proposons également un site internet de botanique et de mycologie, qui va recenser des centaines de plantes et de champignons sauvages qui poussent en France. Beaucoup de ces plantes et champignons sont médicinaux et / ou comestibles.
Nous vous conseillons enfin de vous procurer des ouvrages de botanique et de mycologie, pour apprendre à déterminer sur le terrain les espèces rencontrées.